Commercialisation des céréales Sébastien Poncelet (Agritel) : « Peu d’évolutions de prix à attendre »
Avec des stocks mondiaux de blé et de maïs exceptionnels, il ne faut pas s’attendre à des hausses de prix dans les prochaines semaines sur les marchés des céréales. Les explications de Sébastien Poncelet, consultant Agritel.
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[Vidéo] Le point complet sur les marchés du maïs et du blé par Sébastien Poncelet (Agritel)
L
e dernier rapport mensuel de l’USDA publié le 10 novembre 2015 a créé la surprise auprès des analystes de marchés agricoles en révisant sensiblement à la baisse la consommation de maïs depuis trois ans. Avec une consommation moindre, la Chine démarre la campagne de commercialisation du maïs avec un stock de report en forte hausse. La campagne 2015-2016 démarre ainsi, à l’échelle mondiale, avec un stock « considérable » de maïs. « La Chine détient à elle seule plus de la moitié des stocks mondiaux de maïs », explique Sébastien Poncelet, consultant chez Agritel et expert des marchés des matières premières agricoles.
En termes de prix, le maïs reste limité dans sa baisse car la production française n’a pas été bonne en 2015. Mais le potentiel de hausse reste limité aussi à cause des stocks importants dans le reste du monde.
Une parité euro-dollar favorable
Pour le marché du blé, c’est l’Europe qui attire toutes les attentions. Pour le sixième mois consécutif, la production européenne 2015 de blé a été réévaluée. Après près de 157 Mt, la récolte 2015 est estimée supérieure à celle de l’an passé. Les disponibilités sont ainsi très importantes, malgré des exportations qui devraient être correctes. En France, FranceAgriMer attend 5,2 Mt de stock de report. « Du jamais vu, insiste le spécialiste. C’est le double du stock nécessaire pour passer d’une campagne à l’autre ».
Globalement Sébastien Poncelet note ainsi une « très grande lourdeur des stocks européens ». Aux Etats-Unis, la baisse des exportations laisse des stocks importants dans les silos, ce qui pèse sur les prix à Chicago.
Face à ce panorama, les évolutions de prix sur le blé seront très limitées dans les prochaines semaines. « Tous ces éléments vont limiter le potentiel de hausse des prix. » Les producteurs et collecteurs français peuvent néanmoins compter sur une parité euro-dollar favorable. « Notre blé est compétitif face aux Russes sur le marché égyptien, explique-t-il. Cela limite le potentiel de baisse des prix. » Pour davantage de mouvements sur les marchés des céréales, il faudra attendre quelques semaines et suivre de près le weather market hivernal qui va amener son lot de volatilité.
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